Ouverte directement dans une faille de
la paroi rocheuse, la galerie, très étroite, s'enfonce d'abord en pente douce
puis ensuite d'une façon plus prononcée (coupe ci-dessus, qui doit être modifiée prochainement) jusqu'à une
chambre que l'on atteint au bout d'environ trente mètres. Dans cette chambre, où
quatre personnes peuvent se tenir debout, on remarque un empilement de
pierres (photographie de gauche), construction qui évitait au mineur de
remonter vers la surface les déblais les plus lourds. Jusqu'à cette chambre la
hauteur de la galerie est d'environ 1,30 mètre et sa voûte est de forme
triangulaire. Au centre de cette dernière se trouve une entaille beaucoup plus étroite qui donne peut-être une indication sur la largeur moyenne du filon. Le mineur, une
fois le passage de son corps dégagé, limitait ainsi son travail au strict
minimum pour extraire le minerai à l'aide de sa massette et de sa pointerolle ou de sa rivelaine (pic à deux pointes). Dans un coin de
cette chambre la pente s'accentue sur quelques mètres et permet d'accéder à
une partie horizontale de diamètre plus faible qui aboutit au bout de trente
nouveaux mètres à un boyau très étroit qui remonte brutalement sur la
gauche, pratiquement à la verticale, pour repartir à l'horizontale en sens inverse. A
ce changement brutal de pente on remarque des blocs instables sous lesquels se trouvent
des restes d'étais à la solidité incertaine. Il semblerait que les mineurs aient dans
un premier temps suivi la veine de minerai se trouvant dans une faille et que dans un
deuxième temps ils soient passés dans la faille parallèle à la première pour exploiter
une nouvelle veine de minerai ? Cette galerie dépendait de l'administration de la fonderie royale de canons de marine de Saint-Gervais (Isère).
De par ces changements de
pente multiples, cette galerie est caractéristique du travail entrepris par les mineurs
de l'époque qui, souvent, n'étaient pas assez expérimentés ou bien ne connaissaient pas
les techniques essentielles de la mine. Ces profils de galeries formaient des
siphons qui, lors d'un orage violent, pouvaient entraîner la noyade. L'autre
source d'accident provenait d'un étayage insuffisant, voir même inexistant. On
trouve, dans le registre paroissial de Pinsot de 1739 à 1792 (1), la mention des décès survenus le même jour dans la mine, du père et du fils...
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