
En parcourant le sentier dans le sens Perchetan-Marameille et après l'abri du mineur [2,3], on rencontre le premier four à griller le minerai. Adossé à la pente il est construit en pierres soigneusement appareillées.
Texte de la plaque :
« La première étape de transformation du minerai se fait sur place dans un four à griller ou rafour. Il comporte un socle en pierres sèches appareillées formant un évent en trompe conique facilitant le tirage. Surmonté d'un foyer généralement circulaire, le fournelier le charge en alternant des couches de minerai et de bois. Le produit obtenu est descendu par mules aux haut-fourneaux du Bout du Monde ou de Pinsot. »
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L'emploi du mot rafour avec un ou deux f correspond, à tort, à un usage local par analogie aux nombreux fours à chaux présents dans la région, en particulier dans la plaine du Grésivaudan. On trouve sur les cadastres la mention de ces fours à : Allevard, Bernin, Chapareillan, Crolles, La Pierre, Le Moutaret, Lumbin, St Maximin, St Nazaire, La Terrasse, Le Touvet, La Tronche, Uriage
(1). Plusieurs auteurs donnent des étymologies concordantes pour ce mot. On trouve : « du gaulois ratis qui signifie "calcaire" et du latin furnus qui signifie "four" » - « Les noms de Fournache ou rafour évoquent la cuisson du gypse et de la pierre à chaux » - Sur la commune de Pinsot nous ne connaissons que le lieu-dit : « Le Fournelet », situé près de l'ancien hameau du Chéclat et mentionné sur le cadastre. Dans le Dauphiné, le raffournier est l'ouvrier travaillant à un raffour creusé dans le calcaire.
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En étant sur le sentier et face au four on aperçoit la voûte en forme d'ogive dans le fond de laquelle on distingue tout d'abord une marche, puis une ouverture partiellement obstruée par un éboulement. Cette marche pouvait servir à soutenir le ringard utilisé par le fournelier pour faciliter l'évacuation des scories pendant le chauffage. Les fonctions de la partie conique sont multiples. C'est par cette ouverture que le feu était mis au charbon de bois. Elle assurait, de par sa forme, un rôle de Venturi* pour accroître le tirage. On suppose également qu'elle servait d'une part à évacuer les scories et d'autre part à récupérer la loupe de fer ou massot, amalgame restant au fond du four après refroidissement. Cette masse spongieuse, de couleur gris pâle, était ensuite cassée et transportée par les nombreux mulets qui assuraient le transport entre les sites miniers et les hauts fourneaux de Pinsot et d'Allevard. Le four proprement dit se trouve derrière cette voûte. Il est de forme circulaire constitué par des parois en pierres. Nous ne savons pas si le fond du four était en dessous du niveau de l'ouverture ou au même niveau que celle-ci. Certains massots retrouvés sont de forme arrondie et de dimension importante ce qui rendait impossible leur passage par cette ouverture. * Venturi : système convergent-divergent ou simplement convergent comme ici, qui fonctionne comme amplificateur de pression et donc de vitesse suivant la relation SoVo = S1V1 (o = conditions dans la section d'entrée de la voûte, 1 = conditions dans la section au niveau du foyer). L'emploi d'une telle disposition est particulièrement indiquée lorsque Vo est très faible. Dans le cas du four ci-contre on obtient très approximativement : V1 = 25Vo.
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 voûte en forme d'ogive vue depuis le sentier |
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